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Le débat bioéthique sur le don d’organes : est-ce que tout s’arrête lorsque le cœur cesse de battre ? - 26/09/15

Doi : 10.1016/j.etiqe.2015.06.001 
I. Ortega-Deballon a, , b, c , A.-M. Lagacé d, D. Rodríguez-Arias e
a Service des urgences médicales de Madrid, SUMMA 112, faculté de médecine et des sciences infirmières, université de Alcalá de Henares de Madrid, Madrid, Espagne 
b Canadian National Transplant Research Program, centre de prélèvement d’organes, hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, Montréal, QC, Canada 
c Deceased Organ Donation Research Program, Critical Care Division, Montreal Children's Hospital, Montréal, QC, Canada 
d Centre de prélèvement d’organes, hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, Montréal, QC, Canada 
e Département de philosophie, faculté de philosophie, université de Granada, Granada, Espagne 

Auteur correspondant.

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Résumé

Déterminer le moment exact où se produit la mort humaine a été un défi constant tout au long de l’Histoire. Hélas, généralement la mort ne survient pas de manière abrupte, à un moment précis ni à toutes les parties de l’organisme de façon simultanée. La résistance des cellules humaines à la dégradation due à une privation d’oxygène varie en fonction du type de cellule. Il est possible, par exemple, de greffer avec succès les cornées d’un défunt jusqu’à sept jours après qu’il soit déclaré mort. En fait, l’absence absolue de toute activité résiduelle dans l’organisme ne pourrait se confirmer que beaucoup plus de temps après la perte du pouls, une fois que le processus de putréfaction est généralisé. Naturellement, il est peu souhaitable d’attendre jusqu’à ce moment-là pour pouvoir enfin déclarer la mort d’un individu. Nous, les personnes, avons des raisons pour déclarer la mort beaucoup plus tôt. Par exemple, nous avons besoin de faire le deuil et de ne pas repousser les rites funéraires en excès. Traditionnellement, pour s’assurer que la mort des malades était bien réelle, on attendait plusieurs jours avant de procéder à l’inhumation. De telles mesures de précaution s’avéraient un peu risquées en périodes d’épidémie, parce que les cadavres sont un vecteur dans la transmission de maladies. D’après Winslow, la peur d’être enterré vivant augmentait pendant ces périodes. De nos jours, il y a d’autres raisons qui nous poussent à déclarer la mort plus tôt. Par exemple, l’accès à des lits de soins de santé pour des patients avec pronostic de récupération qui attendent la ressource rare et la possibilité de sauver des vies grâce au don d’organes. D’un côté, il n’est pas permis d’extraire des organes vitaux à des personnes en vie, mais, de l’autre, attendre trop longtemps pourrait compromettre la qualité des organes à extraire et les probabilités de succès du greffon. Les problèmes théoriques et pratiques issus de la déclaration de la mort dans le contexte du don d’organes ont leur origine dans le défi d’obtenir des organes en conditions optimales sans que cela n’affecte la fin de vie des donneurs potentiels.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

To determine when exactly human death occurs has been a constant challenge throughout history. Usually the death does not occur abruptly, at a specific time or to all parts of the body simultaneously. The resilience of human cells to degradation because of oxygen deprivation varies depending on the cell type. It is possible, for example, to successfully graft the corneas of a deceased up to seven days after death. In fact, the absolute absence of any residual activity in the body could not be confirmed before a long period after absence of pulse, once the putrefaction process is widespread. Naturally, it is undesirable to wait until that time to finally declare death of an individual. The whole society and human beings have many reasons to declare the death much earlier. For example, we need to begin the mourning process and not to delay the funeral rites in excess. Traditionally, to ensure that death actually happened, people waited several days prior to burial. Such precautions proved a health public issue in times of epidemics, because the corpses are a vector in the transmission of diseases. According to Winslow, fear of being buried alive increased during these periods. Nowadays, there are other reasons that lead us to declare death earlier. For example, access to health care resources for patients with a better prognosis, facing scarce means and considering the possibility of saving lives through organ donation. On the one hand, it is not possible to extract vital organs to living people, but on the other, waiting too long could compromise the quality of organs to be extracted and the probability of success of the transplant. The theoretical and practical problems arising from the declaration of death in the context of organ donation have their origin in the challenge of obtaining organs in optimal conditions without affecting the end of life care of potential donors.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Don d’organes, Don non contrôlé, Détermination de la mort, Mort circulatoire, Mort neurologique, Réanimation, Arrêt cardiaque, Bioéthique, Urgences préhospitalières

Keywords : Organ donation, Uncontrolled donation after circulatory determination of death, Determination of death, Circulatory death, Brain death, Resuscitation, Cardiac arrest, Bioethics, Prehospital emergency care


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Vol 12 - N° 3

P. 156-165 - septembre 2015 Retour au numéro
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